Q&R - Point de presse live (15 février 2024)

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Q - Je voudrais savoir, après les décisions de la Cour internationale de justice, la France pense-t-elle imposer un moratoire sur les exportations d’armes vers Israël ?
Une deuxième question, ce serait sur l’évolution des discussions entre Paris, Beyrouth et Jérusalem pour mener à une désescalade dans la région.

R - Sur la CIJ, nous avons pris note de la nouvelle demande des mesures conservatoires introduites par l’Afrique du Sud contre Israël. Cette demande s’inscrit dans la même procédure que celle ayant conduit la Cour à adopter une ordonnance le 26 janvier dernier. Ces mesures conservatoires, ordonnées par la Cour, sont juridiquement obligatoires et elles s’imposent évidemment à toutes les parties. Elles doivent être mises en œuvre et elles correspondent d’ailleurs aux exigences posées par la France. Nous sommes évidemment attachés au respect du droit international et réaffirmons notre soutien et notre confiance à la Cour internationale de justice.

Sur le Liban , lors de son dernier déplacement dans la région, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a eu l’occasion de s’entretenir avec l’ensemble de ses homologues, son homologue égyptien, son homologue libanais, son homologue jordanien et son homologue israélien. Au cours de ces discussions, le Ministre est venu avec des propositions concrètes pour faire baisser la tension à la frontière entre le Liban et Israël, l’objectif étant d’obtenir une solution diplomatique entre le Liban et Israël. Ces propositions ont été communiquées à l’ensemble des parties et elles seront discutées dans les semaines qui viennent. En tout état de cause, l’objectif premier de la diplomatie française est d’obtenir un apaisement à la frontière entre le Liban et Israël.

Q - Juste, sur l’exportation des armes, sur un moratoire, précisément … ?

R - Pour cela, je pourrai revenir vers vous ultérieurement.

Q - J’ai une question concernant l’interception par l’armée américaine des armes d’Iran qui étaient destinées au Yémen. Je voulais savoir si vous aviez un commentaire particulier à faire ? Apparemment, c’est une cargaison d’armes qui provenait donc d’Iran et qui était destinée aux rebelles houthis au Yémen.

R - Non, je n’ai pas de commentaires sur cette question, sur une éventuelle interception d’une livraison d’armes de l’Iran vers le Yémen. D’une manière générale, la posture de la diplomatie française a toujours été d’appeler au calme dans la région de la mer Rouge. Nous avons fermement condamné les attaques des Houthis, qui perturbent le commerce international dans la mer Rouge. Nous avons œuvré afin de faire baisser les tensions et d’arrêter les tirs des Houthis. Nous œuvrons aussi au niveau européen.

Q - Sur le déplacement à Munich, Quel commentaire pouvez-vous faire ? Quels seront les messages portés par le Ministre ?

R - Effectivement, le déplacement du Ministre à la Conférence sur la sécurité s’inscrit dans un contexte qui est assez particulier puisque nous sommes dans un contexte toujours de guerre en Ukraine. Comme il a eu l’occasion de le dire lors de la conférence à La Celle-Saint-Cloud, lundi dernier, avec son homologue allemande et son homologue polonais, la sécurité européenne demeure une priorité pour nous . Il y a eu notamment des commentaires qui ont été faits et je peux vous renvoyer à leurs déclarations et aux réponses aux questions qu’ils ont apportées. Mais évidemment, il y a un contexte particulier qui a été un tout petit peu modifié par les propos du candidat à l’élection américaine Donald Trump sur le rôle de l’OTAN. C’est une situation, effectivement, qui nécessite une mobilisation européenne. C’est ce que le Ministre a voulu montrer lors de la réunion en format Weimar avec son homologue allemande et son homologue polonais. Mais c’est une mobilisation qui doit concerner tous les pays de l’Union européenne.

Q - Le Roi de Jordanie visite la France demain. Il aura des entretiens avec le Président Macron. Est-ce qu’il y a une bilatérale prévue entre M. Séjourné et M. Safadi ? La deuxième question concerne l’Émir du Qatar : est-ce qu’il y a une visite d’État de l’Émir du Qatar qui aura lieu les 26 et 27 février ?

R - Effectivement, il y a une visite du Roi de Jordanie à Paris demain, mais à ma connaissance, il n’y a pas de rencontre annoncée à ce stade entre le Ministre et son homologue. je n’ai pas d’annonce particulière à faire sur une visite d’État de l’Émir du Qatar, prochainement, en France.

Q - J’ai une question concernent le prochain Conseil des affaires étrangères, à Bruxelles, lundi. Il semblerait qu’il soit question d’évoquer le Sahel et la nouvelle stratégie de l’Union européenne au Sahel. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur la position française ? On nous dit que la France est pour un retrait des missions de l’Union européenne au Sahel ; or, il y a encore des missions, notamment au Mali. Donc quelle va être la voix française qui sera portée lundi à cette réunion des ministres des Affaires étrangères ?

R - Le Sahel est effectivement une région qui a tout notre intérêt. C’est une région qui a connu des changements notables ces dernières années. Nous sommes dans une situation où nous avons retiré les troupes françaises qui avaient été déployées à la demande des autorités de ces pays. Le dernier départ de troupes françaises date du mois de décembre, quand les dernières troupes sont parties du Niger. Ce retrait, pour nous, s’accompagne d’un maintien de notre coopération humanitaire avec les populations sur place. Nous ne souhaitons pas punir les sociétés civiles. Nous voulons continuer à aider. Ce sont plutôt les juntes qui nous rejettent. Nous prendrons toute notre part dans les discussions à Bruxelles sur le sujet, avec l’ensemble de nos partenaires européens.

Q - Retour au Liban, si vous le permettez, Monsieur le porte-parole. Les combats se sont intensifiés, hier et aujourd’hui. Dans la foulée des discussions et des propositions, on parle d’un renforcement en hommes et en matériels de l’armée libanaise. Est-ce que la France est dans cet ordre d’idée ? Est-ce qu’elle est dans cette ligne ? Renforcement de l’armée libanaise en même temps que les efforts diplomatiques.

R - L’objectif de la France est de trouver des solutions diplomatiques pour éviter l’escalade à la frontière avec le Liban. Pour nous, il est absolument essentiel que les discussions entre Israël et le Liban continuent. Nous sommes très attachés au rôle effectué par la FINUL, sur place, qui est la force des Nations unies, pour le respect du cessez-le-feu. Nous sommes très impliqués dans l’appui que nous donnons à la FINUL, sachant qu’il y a des contingents français dans cette force. Notre première priorité, pour contribuer à la désescalade dans la région, et tout particulièrement s’agissant de la frontière israélo-libanaise, c’est d’abord de privilégier des discussions au niveau diplomatique pour obtenir une baisse des tensions, tout en soutenant très fortement, sur place, le rôle de la FINUL qui s’assure que la zone demeure sous contrôle.

Q - J’ai encore une question. La semaine dernière, on a évoqué le déplacement de Jean-Yves Le Drian dans la région, et au Liban, vous nous aviez répondu prochainement. Est-ce qu’on peut savoir si on a des éléments ?

R - Oui, chaque semaine, c’est prochainement, mais malheureusement, je ne serai pas plus original que les semaines précédentes. Je n’ai toujours pas de date à vous communiquer sur la prochaine visite de M. Jean-Yves Le Drian au Liban.